Love Goes By Two, Anthologie LGBT

TITRE : Love Goes By Two

AUTEUR·E·S: Chloé Boffy, Barbara Jadice, Sylvie Leroux-Riez, Ruichan, Siobhán Guégan, Elena De Sonio, Barbara Cordier, Émilie Querbalec, Reru, Sébastien Mercier, Jérôme Bertin, Marielle Ranzini

ÉDITION: Lune Ecarlate

GENRE: Romance

REPRÉSENTATIONS: pp homme trans, personnages lesbiennes, homosexuels, bisexuels ou pansexuels

CONTENT WARNING: Transphobie, Violence Conjugale

AUTRES: Il n’existe que sur E-Book.

RÉSUMÉ: Ils/elles sont jeunes ou moins jeunes, aiment les hommes, les femmes ou les deux.

Lesbiennes, gays, bis ou transgenres, qu’ils découvrent de nouvelles inclinations ou aient assumé depuis longtemps leurs préférences, leur cœur vibre à la naissance d’un amour.

Loin des clichés, cette anthologie présente des histoires où la force et la pureté des sentiments l’emporte sur les préjugés.

Une intro, parce que ça ne fait pas partie de l’avis

Bon il y a quelques mois, je détestais la romance. Pour plusieurs raisons plus ou moins évidentes, que seuls les lecteurices les plus passionné.e.s connaissent, mais pour éviter de faire un paragraphe de 30 lignes sur mes raisons pour lesquelles j’ai arrêté la romance, je vais juste dire que… certains clichés sur ce sujet sont trop récurrents. Et ces clichés m’avaient tellement dégoûtée de la romance que j’avais pris la décision de ne plus lire le moindre roman qui mentionnait une histoire d’amour dans son résumé. Impossible n’est-ce pas? Oui, vous avez raison, ça a duré un mois et demi!

Du coup, quand j’ai entendu parler de la sortie de Love Goes By Two (par l’une des auteur.e.s), j’ai été sceptique. D’un côté, je me suis dit que des romances LGBT, ça va être une première pour moi et ça allait surement me changer des romances gnangnan hétérosexuelles (au passage, je trouve cette réflexion extrêmement débile: les romances hétérosexuelles peuvent avoir les mêmes défauts que les romances homosexuelles, mais là n’est pas la question). Mais de l’autre, cette même personne qui m’en a parlé m’a dit qu’il y avait de meilleures anthologies de ce genre. Bon, pour abréger l’intro, je l’ai finalement acheté afin d’avoir mon propre avis. Et c’est ce vous devez faire, car personne n’a ni la science infuse, ni la même opinion que vous.

La morale de cette histoire: Ne vous faites pas influencer par qui que ce soit. Faites votre propre avis…

La prochaine fois, je ferrais une intro plus courte quand même.

L’AVIS, ou plutôt LES AVIS

Avant de commencer cet avis, je précise juste que je vais faire plusieurs avis nouvelles par nouvelles, avant de donner un avis général sur l’anthologie. Par ailleurs, je ne commenterais pas les poèmes se trouvant au début et à la fin du recueil (Sous l’astre agenouillé (M/M) de Sébastien Mercier et Aventure d’un jour (F/F) de Marielle Ranzini Marquet) parce qu’hormis qu’ils sont beaux (et que je ne peux faire mieux, même avec toute la volonté du monde), je ne pourrais pas en dire plus. Enfin, je tenterais de citer le moins d’extraits possibles afin de ne rien spoiler. Du coup, ne vous étonnez pas si par moment j’utilise des comparaisons bizarres. Et bien sûr, les critiques en toute objectivité (qui peuvent paraître trash)… du moins j’essayerais!

J’ai rien oublié? On peut commencer alors!

Boomerang Crash (Trans-identité) de Siobhán Guégan: Quand j’ai relu le recueil pour avoir mes idées claires, j’ai été très embêtée par cette nouvelle. Pour une seule raison: la trans-identité, c’est quelque chose qui est presque jamais montré dans les livres en général (du moins, ceux se trouvant dans ma bibliothèque).

Du coup, je ne peux absolument pas comparer cela avec un autre ouvrage parlant de cela… parce que j’en ai pas. Après, on me dira qu’il faut connaître le thème, d’où le fait qu’il est peu présent dans la littérature. Mais ne tournons pas autour du pot parce que sinon, on n’est pas encore arrivée!

Tout ça pour dire que c’est vraiment (et je pèse mes mots) une nouvelle à aller lire! Une lecture fluide, des personnages pas manichéens (méchants pour être méchants et inversement, je veux dire), beaucoup de tendresse. Et la dernière phrase, la leçon de morale, est à mettre sur un piédestal tellement c’est presque une ode à la tolérance (là j’exagère, mais vous voyez ce que je veux dire quoi), que j’ai applaudi toute seule dans ma chambre! Le seul hic est peut-être que les réactions que les personnages autre que l’héroïne, au sujet des transgenres, bien que les raisons soient justifiées, sont unanimes. Mais j’ai eu cette remarque plusieurs jours après avoir terminée la nouvelle, en aucun cas ça ne m’a dérangée durant la lecture.

En résumé: Une nouvelle que je recommande. Il aurait peut-être fallu que je lise plus de livres traitant de la trans-identité pour trouver des défauts.

Dress Code (F/F) de Jérôme Bertin: Au début, j’espérais vraiment que ça avait du potentiel. Après tout, c’était fluide, bien écrit et au moins, on est tout de suite au cœur du sujet. Mais je sentais que ça allait être beaucoup trop prévisible. N’étant qu’une impression, je m’étais toutefois dis que la fin pourrait me surprendre. J’ai eu tout faux.

Mais en plus que la fin soit prévisible, elle est très mal amenée. Je ne dirais pas qu’elle est bâclée, juste qu’il aurait peut-être fallu plus de temps dans la narration, histoire que l’héroïne hésite un peu. Parce que là, j’ai vraiment eu l’impression de la chose suivante « Oh, elle se retrouve toute seule, c’est triste… Mettons là avec quelqu’un histoire que ça se finisse bien! ».

En résumé: Très bien sur la forme. Mais le fond est décevant.

Il était une fois (M/M) de Reru: Là encore, j’ai eu du mal avec le fond (bien qu’un peu moins que la nouvelle précédente), notamment parce que j’ai trouvé l’un des personnages, Olivier, peu approfondi par rapport à Samuel: OK, visiblement c’est un type plus optimiste que son colocataire, mais ensuite?

Du coup, on ne sait pas ce qui l’un aime chez l’autre. Et là encore, c’est prévisible. J’ai parfois eu du mal avec la forme puisqu’on retrouve avec des points d’exclamations alors que ce n’est pas nécessaire.

En résumé: Certaines idées intéressantes, comme la musique, ainsi que certains moments mignons, sont de très bons points dans la nouvelle. Mais ça reste décevant, même si ça l’est moins que la nouvelle précédente.

Nous nous sommes manquées (F/F) de Ruichan: L’une de mes préférées. Les personnages sont réalistes et le meilleur point de la nouvelle est sa fin ouverte (comment commencer la critique d’une nouvelle par sa fin): Les deux femmes font-elles finir par être ensemble, ou ces moments à deux ne sont et resteront que des souvenirs de jeunesse? Chose qui n’a jamais été faite depuis le début du recueil.

De plus, la narration est faite non pas par les personnages concernés par la romance, mais par l’un des proches. Mais ça pose plusieurs hics, comme par exemple le passage du présent au passé que j’ai eu un peu de mal à comprendre.

En résumé: Une superbe nouvelle très authentique, avec une fin très bien gérée.

Avec la complicité des Dieux (M/M) de Barbara Cordier: Une nouvelle bien construite. L’auteur.e a réussi à créer un univers alors qu’elle avait un nombre de caractères restreint. Et par rapport aux nouvelles précédentes (exceptée la première), on comprend petit à petit qu’il y a une tension au sein du couple. Par contre, la fin m’a laissé mitigée. Alors OK, c’est mignon de penser à son amour plutôt que son peuple, mais quand même, la situation est plus que critique…

En résumé: Un univers et une relation bien amené, mais des caractères supplémentaires auraient été nécessaires pour quelques points flous.

Secret d’automne (M/M) de Silvie Leroux-Riez: C’est une nouvelle très jolie. Elle parle bien sûr de la romance M/M, mais aussi de deux mondes qui peuvent paraître différents: la danse et la nature. La nouvelle montre que même si les protagonistes viennent d’environs différents, ils arrivent à se trouver des points communs.

Mais ce point est gâché par le fait que le texte est plat est trop court à mon goût. Je pense que l’auteur.e aurait pu approfondir les doutes qui pèsent sur Claude, l’un des protagonistes.

En résumé: Une nouvelle avec de la forme et du fond, bien que ce dernier aurait pu être plus approfondi.

Avec elle vient l’espoir (F/F) d’Elena de Sonio: Une nouvelle touchante. Traitant la violence conjugale, elle nous prouve que même si tout va mal, il reste un espoir.

De plus, elle montre qu’une relation n’est pas censée être réciproque au départ. On peut apprendre à mieux connaitre la personne avant de vraiment commencer la relation amoureuse.

En résumé: Une nouvelle très émouvante qui vaut le coup d’oeil.

Le colibri (F/F) de Barbara Jadice: Encore une nouvelle touchante. Pour moi, il y a deux romances dans cette nouvelle, et chacune représentent une étape de la relation. Sa naissance pour l’une, sa chute pour l’autre.

Par ailleurs l’histoire m’a semblé similaire à un épisode d’Accusé sur France 2, où un homme s’occupe d’une vielle dame et éprouve petit à petit des sentiments pour elle (bien que c’est ambiguë), ce qui va en quelque sorte le condamner. Je sais pas si l’auteur.e s’est inspirée de cette histoire, mais si c’est le cas, elle a réussi à ne pas s’en imprégner totalement.

En résumé: Une très belle histoire qui m’a transportée, avec des personnages attachants, avant même qu’on approche de la fin.

Les fleurs d’Uanuk (M/M) d’Emilie Querbalec: Je trouve cette nouvelle très poétique, notamment grâce à l’univers. Les personnages sont authentiques et attachants, bien que j’ai eu du mal avec le protagoniste que j’ai trouvé obsédé par ses fleurs (il a ses raisons, mais bon…), mais j’ai fini par l’apprécier au fil de l’histoire. Encore une fin ouverte bourrée de mystère, mais là encore bien gérée.

En résumé:  Une belle nouvelle avec un univers qui nous transporte, même si le protagoniste semble peu attachant au départ.

Le résumé du résumé (ou la conclusion): Un recueil avec des nouvelles diverses. Certaines se démarquent selon moi par leurs termes abordés, d’autres ont des points qui me semble peu développés. Mais ça reste toutefois un bon recueil. Pour une première, la lecture de romance LGBT est une bonne expérience pour moi.

7 commentaires sur “Love Goes By Two, Anthologie LGBT

  1. Une belle anthologie oui ! Et je connais bien Siobhán Guégan, j’avais eu le plaisir de lire et commenter sa nouvelle avant envoi pour l’anthologie. C’est donc avec joie que je découvre votre impression sur ce texte, et les autres nouvelles à travers votre analyse !

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    1. Je vois que vous avez fait du bon boulot 🙂 (vous, et les autres possibles bêta-lecteurs). Je n’ai trouvé que très peu d’avis sur l’anthologie (même encore aujourd’hui: l’article date d’il y a plus d’un an quand même) alors je serais curieuse de connaître votre avis sur les autres nouvelles. Pas toutes peut-être, je n’ai pas envie de vous faire perdre votre temps, mais celles qui vous ont le plus marquées.

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